Changer l’eau des fleurs

Changer l’eau des fleurs, les roses blanches que tu m’as offertes avant hier.

Une à une, prendre les fleurs et enlever les pétales fanés, les feuilles endormies, les épines assassines, couper les tiges pour permettre aux boutons de mieux s’abreuver.

Prendre soin de chacune de ces fleurs, comme si à travers elles, je prenais soin de notre lien d’amour…enlever les sentiments fanés, les émotions endormies, les pensées assassines, couper les peurs pour permettre au cœur de mieux s’abreuver.

J’ai changé l’eau des fleurs.

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Fragile

Des mots, des petits mots mis bout à bout…

Fragile, mais avec audace, je trace la première courbe qui deviendra la première lettre du premier mot.

Je cherche le point de départ d’une envolée poétique, romanesque ou biographique.

Je cherche à encrer dans la matière un murmure intérieur qui m’invite à m’épancher, me raconter, me livrer pour me délivrer et ainsi, prendre ma place.

Je fouille et dissèque  la moindre vibration qui me traverse, je me nourris à la source émotionnelle, à la pureté du cœur, à l’angoisse de l’esprit tortueux.

Il n’en reste pas moins un grand silence en dedans, qui s’impose au dehors et me laisse vide d’expression, paralysée par la peur de ne pas être à la hauteur de l’ampleur de la tâche secrètement ordonnée.

le feu aux poudres

-« Pourquoi tu pleures? »

Une vague de fond vient t’emporter la moindre parcelle de rationalité qui subsistait en moi.

Je pleure, et comme un tsunami qui s’invite au moment où on s’y attend le moins, mes larmes prennent le contrôle de ce qui doit être entrepris…le grand nettoyage!

-« Je ne sais pas, c’est plus fort que moi, je ne maîtrise plus rien. Je ressens juste le besoin impérieux d’évacuer, surtout, surtout ne pas garder… »

Je le laisse là, lui, face à moi, dans une impuissance désarmante, face à mon  apparente douleur dont il pense peut-être être la cause.

En moi, je sais! Je sais que c’est juste une étincelle de vie, celle-là même qui vient de mettre le feu aux poudres…aux poudres d’escampette!

 

Aimer

Une histoire, l’Histoire…

Ça s’imprime, au niveau du cœur, un sortilège, un envoûtement…

Un bouillonnement, un feu intérieur, une déferlante…

C’est ici, c’est maintenant, la naissance d’un nouvel état, une attraction irrésistible, qui emporte ailleurs, ici, maintenant…

Un tourbillon ascendant, une croissance, une nouvelle colonne vertébrale pour me présenter, debout.

Une pulsion, un élan, aimer….

hymne à l’amour

 » Quand tu crois en l’amour qui est en toi, alors tu deviens une personne à aimer »…c’est le petit message que mon « yogi tea » m’a susurré ce matin.

C’est incroyable, car je me suis réveillée avec la chanson de Francis Cabrel « je l’aime à mourir » dans la tête, comme une invitation à me pencher sérieusement sur la question de…l’Amour.

J’aime penser que les rêves nous guident et que si l’on s’y attarde, ils nous parlent, ils nous informent, même.

Quand leur message habite encore notre conscience, tard dans l’après-midi, c’est que l’on est sur un sujet sensible, un sujet important.

Cela fait plusieurs mois qu’il me tarde d’être à nouveau étreinte par des bras aimants, et si la solitude me pèse, je sais aussi que cette période de « vide » apparent m’a permis de rencontrer l’énergie d’amour qui est en moi et de construire un socle solide qui me permet de tenir debout, seule.

A l’image de ces deux arbres qui s’enlacent, nous avons besoin d’un tronc profondément enraciné, avant de rencontrer celui dont on a besoin pour faire vibrer notre corde à chérir.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours cherché l’amour avec un grand A, A comme « Absolu ».

J’ai cru un moment l’avoir trouvé, mais « mon autre » n’avait pas les mêmes ambitions…

Je ne veux pas me contenter d’une relation qui vivote dans  » l’à peu près », alors que le meilleur est à ma protée, attendant patiemment que je le reconnaisse.

Utopique me direz-vous?

Je ne sais pas…mais c’est probable.

Je suis une idéaliste, une pionnière qui arpente avec enthousiasme les chemins virginaux.

L’énergie qu’il faut déployer pour les parcourir est à la hauteur de l’excitation de découvrir ce qui est inédit, unique.

C’est avec cette même énergie que je veux trouver mon « unique », et me délecter de sa présence auprès de moi.

Abondance

Que faire quand un amour s’achève, et que l’envie d’aimer subsiste encore?

Que faire, quand l’objet de notre amour n’est plus, de cette poussée de tendresse qui monte quand même au cœur?

C’est aussi inutile qu’une montée de lait dans le sein d’une mère pleurant son enfant mort…

Je ressens la tristesse même qui règne sur les usines désaffectées.

Toute cette matière affective semble vaine, pesante: un poids de branches mortes.

Il n’y a plus qu’à attendre que ce royaume stérile, retrouve la fertilité et l’abondance d’un printemps chantant.

Qui suis-je?

La relation à l’autre est censée nous aider à percevoir qui nous sommes.
Chaque personne que l’on côtoie, avec sa raisonnance, nous renvoie une part de ce savoir.

Rencontrer de nouvelles personnes permet de voir une image neuve de soi dans les yeux de celui qui nous regarde pour la première fois.

Les gens qui nous connaissent « vraiment », quant à eux, nous ramènent souvent à des parts que l’on ne voudrait plus voir, ou qu’on préfèrerait ignorer.

Pourtant, chacun d’entre eux, est dans l’interprétation de qui nous sommes par rapport à leur propre univers.

C’est une fausse image de soi, ce n’est pas la réalité, ce ne sont que des étiquettes qui appartiennent au langage de l’autre.

Si on n’y prend pas garde, on peut se perdre alors, dans un dédale de bouts de soi qui ne nous appartient, en fait, pas!

Mieux vaut trouver en son sein, un regard bienveillant basé sur sa propre vérité.

Ces derniers jours, j’ai été tour à tour, une sainte, le diable en personne, mère courage, et la folle du quartier…tout dépendait de qui j’avais en face de moi et quelle facette de moi se permettait d’exister!

Au bout du compte, qui suis-je?

Au bout du compte, l’envie d’être avec l’autre, de surcroit, l’envie de tomber amoureux, n’est-elle pas en fait, un besoin de voir chez cet autre le reflet de la source d’amour que l’on porte en soi…pour soi?

Au bout du compte, l’élan de dire « je t’aime » à quelqu’un, ne répond-il pas à un appel du plus profond de notre être à s’aimer?

Si on y arrive, non seulement la relation à l’autre devient authentique, et en plus, la question, « qui suis-je? » n’a plus raison d’être…

« Je suis l’espace dans lequel tout se produit »

Si je devais comparer ma tête à un océan, alors le flot des pensées qui la traverse sans cesse, sans répits, pourrait être assimilé à un tsunami.
L’interminable va et vient de mots, n’a pas de but véritable, à part celui d’empêcher la vie, la vraie vie, d’être au monde.

C’est un court-circuitage pur et simple de ma nature dans ce qu’elle a d’originel, dans ce qu’elle a de sacré.

Je ne suis pas mes pensées, je suis l’essence de ce qui m’habite et qui ne demande qu’à Être reconnu.

« Je ne suis ni mes pensées, ni mes émotions, ni mes perceptions sensorielles, ni mes expériences. Je ne suis pas le contenu de ma vie. Je suis la Vie. Je suis l’espace dans lequel tout se produit. Je suis la conscience. Je suis le Présent. Je Suis.  » Eckhart Tolle

les mouvements du coeur

Sous ma poitrine, bercé par le mouvement  lent de ma respiration, se trouve le berceau de mes émotions.

A équidistance de ma tête et de mon sexe, réside le foyer incandescent de mes geysers émotionnels.

On y trouve mes vagues à l’âme, mes tsunamis colériques, mes angoisses éperdues, mes injonctions teigneuses et sévères portées à la vision que j’ai de moi même, comme autant de coups, d’uppercuts qui laisseraient le boxeur le plus aguerri, à terre.

Et pourtant, parfois, ma « zone à s’émouvoir » se donne.

Dans cette offrande inconditionnelle, elle dégage d’abord une douce chaleur, comme pour m’indiquer qu’ici, habite aussi, et surtout, la plus belle énergie qui soit, celle de l’amour.

Au détour d’une lecture, d’un coucher de soleil, d’un mot capté à l’envolé, mon lieu d’amour, d’un seul coup, s’enflamme.

Si par mégarde, je ne suis pas à son écoute, il finit par irradier un feu brûlant incontrôlable qui me rappelle que je suis vivante, vibrante, prête à aimer.

 

 

Histoire d’un rêve.

Je suis dans un contexte où je me sens bien et entourée de gens que j’aime.
Il fait beau.
Je m’adresse à une jeune-fille que je connais, et lui dis de ne pas s’en faire, car elle détient en elle, tous les secrets de la vie, qu’elle n’a qu’à interroger son cœur pour les découvrir.

Je lui dis aussi, qu’elle ne le sait pas, mais qu’en fait, elle est un ange.
Et là, elle me regarde l’air ébahi en me disant: « des ailes te poussent dans le dos! »
Je suis maintenant affublée d’une robe de mariée, et de grandes ailes blanches inondent mon dos.
On m’appelle, je dois rejoindre mon fiancé qui m’attend dans l’église juste derrière.
Il m’est difficile de marcher à travers la nef, je suis un peu encombrée et peu habituée à mes ailes!
Mon fiancé m’attend, il se retourne et me tend la main. Il me regarde tendrement et me dit en riant: « ah! je le savais! »
…je me suis réveillée.